HOMMAGES

Veuillez trouver les éloges suivants, en ordre chronologique.



HOMMAGES

Mme Yvonne St-Louis Morand (1927-2019)
M. Raynald Tremblay (1943-2019)
Mme Marie St-Louis Plamondon (1918-2016)
M. Jacques Parizeau (1930-2015)
Mr. Jonathan Junior Laidig (1927-2015)
Emeritus Professeur Ronald Ian McKinnon, (1935-2014)
Dr. Gaston Gravel (-2014)
Professeur André Raynauld (1927-2011)


Hommage à Yvonne St-Louis Morand (1927-2019)
Samedi, le 2 novembre 2019.

Nous nous retrouvons aujourd’hui dans des circonstances que personne n’aurait souhaitées.

Le décès de Yvonne St-Louis Morand (1927-2019) le mardi, 15 octobre dernier, nous attriste tous.

À cause du programme chargé, je serai bref.
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Aux enfants d’Yvonne et de son époux Louis-René Morand (1924-2007), — Valérie et Stéphane, — que je connais depuis leur tout tendre enfance, — et à leur conjoints René Hardy et Josée Beaudette, je veux leur dire que nous partageons avec eux leur douleur dans cette épreuve.

Je voudrais aussi les assurer de nos sentiments de solidarité, d‘amitié et de réconfort.

Cela va de soi, nos condoléances s’adressent aussi aux petits-enfants d‘Yvonne : à Béatrice, à Juliette, à Édouard et à William,
de même qu’aux autres membres des familles Morand et St-Louis, à leurs conjoints et à leurs amis.

Yvonne était la dernière survivante de l’une des grandes familles québécoises du début du 20ème siècle qui ont bâti le Québec, avec leurs 14 enfants, (dont certains sont décédés à un jeune âge), soit ceux de Joseph St-Louis (1874-1939) et de Flore Desjardins (1880-1945) de Ste-Félicité de Matane.

C’étaient mes grands-parents maternels, tous les deux décédés à un âge que l’on considèrerait aujourd’hui très prématuré, c’est-à-dire 65 ans.

On peut, peut-être, à ce sujet, se consoler quelque peu en sachant que Yvonne ait eu une vie bien remplie et bien réussie, en s’éteignant à l’âge de 92 ans, après une existence de 27 ans supérieure à celle de ses parents.

J’ai bien connu les frères d’Yvonne, et je mentionne rapidement, entre autres mes onces Hector, Lucien, Albert, et Victor St-Louis.
— Yvonne était aussi la sœur de ma mère, Germaine St-Louis Tremblay (1913-1994) et la belle-sœur de mon père Georges Tremblay (1912-1970).

On a encore tout frais à la mémoire le souvenir vivace de sa sœur aînée, Marie St-Louis Plamondon (1918-2016), décédée il y a déjà trois ans à l’âge de 98 ans, et de qui nous gardons des sentiments les plus affectueux.

Mais trêve de généalogie.

Nous avons tellement de beaux souvenirs, de jours de joie et de bonheur en compagnie de ma tante Yvonne.

Comme l’a écrit Valérie, sa mère était une femme extraordinaire. Une femme intelligente, toujours bien renseignée et toujours accueillante.

Il en fallait du cran, en effet, pour quitter son village natal de Ste-Félicité de Matane pour venir faire des études et devenir une infirmière, à Montréal.

En cela, elle et sa sœur Marie, ont suivi le même cheminement, et toutes les deux ont fait carrière dans le domaine de la santé.

Et toutes les deux y ont rencontré leur mari, Guy Plamondon (1921-2003), dans le cas de Marie,
et Louis-René Morand, dans le cas de Yvonne.

Je me rappelle le beau mariage de Yvonne et de René au printemps de 1963. Ce fut le départ pour le couple de jours heureux, pendant quelques 44 ans, jusqu’au décès de René en 2007.

Permettez-moi d’ajouter une note toute personnelle à mes propos.

Quand Yvonne est née, sa mère avait déjà 47 ans et elle devait s’occuper d’une ribambelle d’une dizaine d’enfants, sur une ferme. Sa mère n’avait tout simplement pas le temps et l’énergie de s’occuper de la toute petite dernière.

Or, j’ai appris, sur le tard, que ce fut alors ma mère, Germaine St-Louis, laquelle n’avait alors que 13 ans, qui s’offrit pour s’occuper du bébé Yvonne.
Et c’est Yvonne elle-même qui nous a révélé ce secret de famille, il y a quelques années.
— C’est ainsi que j’appris que Yvonne était en quelque sorte ma grande sœur.

Quand j’étais étudiant à l’Université de Montréal, elle m’invitait souvent à venir manger chez elle. J’ignorais bien sûr que c’était ma grande sœur qui m’invitait et non pas seulement ma tante.

Tout cela pour dire que notre famille Tremblay a des liens très étroits et qui remontent loin dans le temps avec les familles Morand et Plamondon.

Il y a mille raisons de dire à Yvonne que nous l’aimons.

Il y a mille raisons de lui dire « Repose en Paix ».

Nous ne t’oublierons pas.


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Hommage à RAYNALD TREMBLAY (1943-2019)
par Rodrigue TREMBLAY
Vendredi, le 4octobre 2019

HOMMAGE À RAYNALD TREMBLAY, de la part de son frère Rodrigue Tremblay, vendredi le 4 octobre 2019.

Nous avons tous et toutes été surpris et profondément attristés d’apprendre le décès soudain de Raynald, dimanche, le 29 septembre 2019.

Nous voulons dire à sa conjointe Yvette Boulay et aux trois enfants de Raynald, réunis ici aujourd’hui, - et je parle de Denis, Marlène et Nathalie, - que nous sommes ici pour partager leur douleur.

- Nous sommes tous estomaqués quand le destin foudroie un parent, un proche ou un ami. C’est que la mort, … C’est si froid ! C’est si définitif ! On comprend pourquoi il est si difficile de l’apprivoiser, encore moins de la glorifier.


—Quelques mots pour rappeler qui était Raynald (1943-2019), mon jeune frère.

Il était le 3ème garçon, (après moi, l’aîné, et Fernand décédé accidentellement en 1980, et avant mes deux autres frères Gilles et Hugues), de nos parents Georges Tremblay et Germaine St-Louis. – Mon père est décédé, aussi accidentellement, en 1970, et ma mère, qui est toujours en nous, nous quitta en 1994.


— Il faudrait tout un livre pour décrire les qualités de Raynald. Il était très sensible et très serviable, toujours prêt à se rendre utile.

À titre d’exemple, quand j’étais aux études, c’est lui qui prêta main-forte à notre mère, laquelle, après le décès de notre père, devait s’occuper, non seulement de sa propre maison, mais aussi de deux maisons de location. Et, ce fut Raynald qui l’épaula en faisant de menus travaux d’entretien aux trois maisons.


— Raynald n’avait pas fait d’études avancées, mais il avait un très bon jugement et un sens inné des affaires.

— Il travailla pendant de nombreuses années à l’usine de papier et de carton d’emballage CIP de Matane, là où il fut très apprécié. - Je me rappelle comment il nous racontait, avec fierté, comment il avait fait épargner des millions de $ à sa compagnie en inventant un procédé inédit de récupération des rouleaux de papier recyclés, à l’usine.

— Raynald, comme je l’ai dit, avait un sens inné des affaires. Il était très bon quand venait le temps de placer et de faire fructifier ses économies.
C’est d’ailleurs avec ses économies et ses rendements qu’il put construire la maison de ses rêves, à St-René-de-Matane, le long de la Rivière Matane. 
Aujourd’hui, sa résidence demeure un des beaux domaines de la région de Matane.

Et c’est justement là, paradoxalement, qu’il a été foudroyé d’un infarctus massif, alors qu’il travaillait à sa propriété.


— Ceux et celles qui l’ont connu plus jeune se rappelleront qu’il était un grand sportif, 
amateur de jogging et de motocyclette, et un excellent joueur de hockey, — je dirais 
même qu’il était un meilleur joueur de hockey que moi ! — et il joua pendant 
plusieurs années pour le Club de hockey de Matane, Les Castors de Matane.

— Je suis persuadé que sa disparition inopportune laissera un énorme vide autour de 
lui, dans sa famille, auprès de ses enfants, petits-enfants, et de ses amis.


— Vous me permettrez de me joindre à vous pour dire :
- à sa conjointe Yvette de 25 ans et à ses enfants en propre,
- aux enfants de Raynald :  Denis, Marlène et Nathalie (et conjoints), dont la mère, on 
s’en rappellera, est Ghislaine Côté, décédée en 1996, de même qu’à ses petits-enfants,
à qui nous offrons nos plus profondes condoléances.

-- J’ajoute, bien sur, mes condoléances personnelles, celles de mon épouse Carole, 
celles de nos enfants Jean-Paul, Alain et Joanne, et de nos sept petits-enfants Phillip, 
Stéphane, Soshi, Pnina, Rufus, Ishai et la dernière, mais non pas la moindre, Romi.

— Je veux assurer aux proches de Raynald que nous garderons toujours dans nos 
cœurs un souvenir vivace, affectueux et indélébile de Raynald.


Je voudrais vous laisser sur une citation de l’auteur américain Mark Twain :
« La mort, tout ce qui a d’immortel, nous traite tous de la même manière; elle est une 
épreuve, une paix et un refuge pour tous — les impurs et les purs, les riches et les 
pauvres, les aimés et les non aimés. »


— Raynald a eu une vie bien remplie et, malgré les embuches et les petits désagréments de la vie, sans doute aussi, une vie de bonheur. Tout ce que nous pouvons regretter, c’est qu’il nous ait quitté si brusquement, dans des conditions si tragiques.

Ses enfants peuvent être fiers de lui et il mérite de servir d’inspiration à tous et à toutes pour une vie bien réussie.

Qu’il repose en paix !

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Hommage à MARIE PLAMONDON (1918-2016)
par Rodrigue TREMBLAY
Vendredi, le 12 février 2016

Bonjour,

Avec votre permission, j’aimerais dire quelques mots en hommage à ma tante Marie Plamondon.

Carole et moi avons été profondément attristés d’apprendre le décès de notre tante Marie Plamondon, la sœur de ma mère, Germaine St-Louis Tremblay (1913-1994) et la belle-sœur de mon père Georges Tremblay (1912-1970). Nous tenions absolument à être avec vous tous pour nous remémorer les bons jours que nous avons connus avec Marie, et pour offrir nos condoléances à Suzanne, Lise et Chantal et à toute la famille Plamondon, à leurs conjoints et à leurs amis.

Affaire de coïncidence, nos trois enfants Jean-Paul, Alain et Joanne, sont présentement éloignés, le premier à Vancouver avec son épouse Joanna et leur famille, et Alain et sa conjointe Lorraine et leur famille de Calgary, aussi à Vancouver pour les visiter, et Joanne qui est à l’extérieur du pays pour sa compagnie de relations publiques. Les trois familles, et le conjoint de Joanne, Carlo, offrent à la famille Plamondon leurs plus sincères condoléances.

Maria St-Louis était presque une grande sœur pour moi (avec Yvonne St-Louis Morand bien sûr). Elle me rappelait souvent, avec un certain plaisir, qu’elle m’avait tenu dans ses bras à ma naissance (le 13 octobre 1939) et que j’étais un bébé naissant tout rose !

Carole et moi gardons encore frais à la mémoire les belles photos d’elle à notre 50ème anniversaire de mariage, le 10 août, 2014, il y a deux ans, quand elle avait volé la vedette dans son blazer bleu pâle avec sa vivacité et sa beauté, malgré alors ses 96 ans.

Que de beaux souvenirs nous gardons de Guy et Marie Plamondon, et de leurs trois filles, Suzanne, Lise et Chantal, et de leurs quatre petits-enfants, Marie-France, Vincent, Jessica et Steffie !

Je suis assez vieux pour me rappeler le petit Gilles Plamondon, décédé en très bas âge, lequel décès imprévu avait été une perte dévastatrice pour Guy et Marie et pour ses sœurs, il y a de cela plus de 50 ans.

Quand j’étais à l’Université de Montréal, Marie et Guy était un peu ma deuxième famille. Très souvent, à leur invitation, je me rendais chez eux, en fin de semaine, pour un bon repas, …gratuit de surcroit pour un étudiant fauché, …quand ce n’était pas Yvonne qui me rendait le même service avec ses bons plats.

C’est d’ailleurs par l’entremise de Guy et Marie que Carole et moi nous nous sommes mariés, en 1964, à l’Église des Saints Martyrs canadiens, …en terrain neutre entre ma Gaspésie natale et le Massachussetts de la famille de Carole.

C’est toute la famille Plamondon qui figure en gros plan sur notre photo mariage, avec l’élégance de toute la famille Plamondon, Guy et Marie et leurs trois filles, Suzanne, Lise et Chantal.

Avec ce départ de Marie Plamondon, il ne reste plus qu’une seule survivante de la grande famille St-Louis de Ste Félicité de Matane, avec ses 14 enfants, en la personne d’Yvonne. Leur père était Joseph St-Louis (1874-1939) et leur mère était Flore Desjardins (1880-1945). Ainsi va l’histoire des grandes familles québécoises du début du 20ème siècle.

Je dis adieu à Marie Plamondon, et je dis à ses enfants et à leurs conjoints, et à ses petits-enfants et conjoints, et même à son arrière-petit-fils Félix, que nous partageons leur tristesse de ne plus pouvoir voir leur mère et leur grand-mère vieillir avec grâce et autonomie, en route vers ses 100 ans. Elle leur manquera, mais elle nous manquera aussi à nous tous, parents et amis plus éloignés.

Merci

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Hommage personnel à M. Jacques PARIZEAU (1930-2015)
par Rodrigue Tremblay, professeur émérite de sciences économiques, Université de Montréal, ancien ministre

Jacques Parizeau était avant tout un grand patriote qui aimait le Québec avec une conviction sans bornes. Ce fut aussi un grand politicien et un grand économiste qui a servi le Québec avec honneur pendant plusieurs générations. En effet, il a brillamment servi le gouvernement du Québec en tant qu’économiste, mais aussi comme haut fonctionnaire, pendant les années cruciales de la Révolution tranquille dans les années soixante, alors que se succédèrent les politiques audacieuses de la nationalisation de l’électricité, de la création de la Société générale de financement (SGF) en 1962 et de celle de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) en 1965. Il fut aussi un grand ministre des finances du Québec (1976-1984) et un premier ministre inspirant pour le Québec (1994-1996). Jacques Parizeau a fortement contribué à construire le Québec moderne d’aujourd’hui. La population québécoise lui doit une énorme dette de reconnaissance.

En tant que ministre de l’Industrie et du Commerce dans le premier gouvernement de René Lévesque, j’avais souvent l’occasion de prendre le petit déjeuner en sa compagnie au restaurant de l’Assemblée nationale. Et nous avons toujours gardé des relations cordiales, tant professionnelles que politiques, après mon départ de la politique.

Petit souvenir : en 1976, c’est  par son intermédiaire que j’étais entré en politique. À l’occasion d’un Congrès de l’ACFAS à Moncton, en effet, alors que j’étais président de la Société canadienne d’Économique, nous avions discuté de la question. Ce n’est que plus tard que M. René Lévesque m’a formellement invité à faire le saut en politique.

Jacques Parizeau a été avec Esdras Minville (1896-1975) et François-Albert Angers (1909-2003) un des grands économistes qu’a connus l’École des Hautes Études Commerciales de l’Université de Montréal au vingtième Siècle. Encore là, Jacques Parizeau a fait œuvre de pionnier et plusieurs générations d’étudiants ont eu la chance de profiter de son savoir, de sa grande expérience et de son éloquence.

C’est donc une figure de proue du Québec moderne qui s’est éteinte avec le décès de M. Jacques Parizeau. Il laissera un grand vide derrière lui. Je lui rends un vibrant hommage.
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Personal Eulogy for JON LAIDIG, March 21, 2015


My name is Rodrigue TREMBLAY.

I am here to say a few words as a member of the French Club, that has often met at Jon & Sonja Laidig’s house.

This is a personal eulogy about our friend Jon Laidig.

Today, it is Spring: We celebrate LIFE.
 We Celebrate DEATH, and
 DEATH came too soon to our good friend
 JON LAIDIG.

What a wonderful man, and how thankful so many have been to be related to him, as a husband, a father, a businessman, and friend!

—I personally knew him through his gracious wife Sonja and our French Club. We were the guests of Sonja and Jon, meeting once or twice a year, at their lovely home in Marco.

When the Club began meeting at the Laidig home, maybe 15 years ago, often in early December, with the house already beautifully decorated for Christmas, Jon was a bit the unofficial mascot of the Club.

--You have to understand that this was quite a challenge for Jon because he did not speak French and only understood a few words. At the beginning, he used to excuse himself and would go to work on his boat.

But very soon, he developed a taste for attending our meetings and for hearing conversions and songs in French. As a matter of fact, he became a welcome feature of our meetings at the Laidig’s home. He was sort of an actor, smiling all the time and pretending to understand everything that was said, …while in fact he could only read people’s facial expressions!

(Maybe he figured out that after he developed some hearing problems, it did not matter whether people were speaking French or English!)

—Nevertheless, sometimes, someone would translate to him a good joke and whisper it into his ears to keep him abreast of what was going on.
He was quite a phenomenon!
He was always in good humor and greeted each one of us at the door when we arrived and when we left.

We will always keep a found memory of our friend, Jon Laidig, the loving husband of our dear Sonja and the patriarch of one of the most wonderful American families that could be, —counting 4 generations.

The 4 Laidig children, the 14 grand-children, and the 13 great-grand children (altogether 31 Laidig children & grand-children!) and all the in-laws must be proud to be part of the Laidig clan and the descendents and associates of Jon and Sonja Laidig.

(I once took a picture of them all on the beach, and with all the in-laws, wives and husbands, --they were more than 50 strong, with many babies crying!)

—What I want to say to you all, is that everybody in the French club deeply shares your sorrow in Jon’s death.

—ADIEU dear Jon Laidig!

We will all deeply miss you!

Thank you.

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PERSONAL EULOGY of
EMERITUS PROFESSOR
RONALD IAN McKINNON,
Stanford University

by Dr. Rodrigue Tremblay, October 14, 2014

My wife Carole and I were in Europe celebrating our 50th anniversary when we received the tragic news of Professor McKinnon's tragic accident at SFO and his untimely death on October 1st.

Our first thoughts were for Margaret, their children Neil, Mary and David, and for all their grandchildren. We share with them our deepest sorrow at their husband's and father's unexpected death.

Only a few months before, Ron and Margaret visited us in our home in Vaudreuil, Quebec, near Montreal. We had no inkling that this would be the last time we would see Ron. Carole has known the McKinnons since 1962-63, when she was a student at Stanford-in-France and Ron was her economics professor. Little did she expect that those two semesters of economics classes were preparing her for a life, like Margaret, with a professor of economics! Each visit with the McKinnons and the sight of Ron's boyish smile brought back fond memories of France V.

During their visit last June, Ron and I exchanged books and articles, discovering that we were still on the same wave lengths on so many issues. Indeed, back nearly 50 years ago, when I did my doctoral studies at Stanford, Ron was one of the pillars of advisers I had the privilege of working with. The others were Lorie Tarshis, Ed Shaw, John Gurley, and Emile Despres, the latter was known then as an "economists' economist".

Professor Ronald McKinnon was an innovative applied economist and a realist economist. Some would say he was a 24/7 economist. He had economics for breakfast, lunch and dinner! When he visited us last summer, he had Thomas Piketty's huge tome about capitalism and inequalities under his arm. To the chagrin of our wives, I discussed with him the intricacies of why the rate of return of capital tends to be higher than the rate of economic growth over time, and how that leads to economic inequalities, and in what circumstances and for what reasons.

Professor McKinnon did path-breaking work in government-induced distortions in financial markets, economic development, monetary and financial systems, financial repression, and the importance and functioning of the dollar system. He was often travelling to conferences all over the world. Over the last twenty years, he made frequent trips to China, a country he developed a special affection for, and where he could work with many of his former students. No other economist in the US and in the world knew more about the Chinese economy and its financial system than Professor McKinnon.

Professor McKinnon was not only a superb international economist and a prolific author who made huge contributions in economics, he was also an extremely well-liked and most appreciated personality. His regretful demise will be mourned all over the world by all professional economists and by his grateful former students. He will be sadly missed.

Dr. Rodrigue Tremblay
Emeritus professor of economics,
University of Montreal,
and former Minister of Industry in the
Quebec government,
Former president of the
North American Economics and Finance Association
(NAEFA)

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Le vendredi 5 décembre 2014
Club Francophone, Marco Island, Florida

EULOGIE DR GASTON GRAVEL
Par Rodrigue Tremblay, professeur émérite
Université de Montréal

Nous savions tous que Gaston avait de sérieux problèmes de santé. Mais ce fut un choc d'apprendre son décès en fin septembre, juste au moment où Carole et moi nous apprêtions à partir pour l'Europe.

Nous étions venus à Marco pour la Fête du travail et nous étions allés, avec Louise, le voir à son Réhab sur la rue Davis. Il souffrait car il nous disait que sa jambe gauche était paralysée et qu'il était confiné au lit.

Gaston était un être sensible et spirituel. Il avait été élevé comme enfant unique et sans doute quelque peu gâté. Il était curieux et lisait beaucoup. On se rappellera combien il affectionnait faire des jeux de mots et des blagues, et faire rire.

Gaston avait un côté anarchique. Il définissait l'anarchie comme étant « l'ordre sans le pouvoir ».

Côté profession, Gaston avait étudié la psychiatrie aux États-Unis. À la fin de sa carrière, il était devenu directeur du plus grand hôpital psychiatrique du Québec. Il nous disait qu'il était devenu alors « maire » d'une ville de 5 000 fous !

Il était devenu un grand expert du cerveau humain. Il m'envoyait souvent des articles sur le cerveau. Et ici même à Marco, il lui arrivait de donner des cours particuliers sur le fonctionnement du cerveau.
--Il caressait le projet d'écrire un livre sur le sujet.

Nous devons à Gaston d'avoir contribué à mettre sur pied le Club francophone, avec Denise Parent et d'autres, de même que le Philosophy Club avec aussi Denise Parent et Angela Sanders. Cela démontre le grand esprit d'initiative de Gaston.

Nous offrons à Louise son épouse et à sa fille unique Nancy qui vit à Montréal nos plus sincères condoléances et notre profond regret pour le décès du Dr. Gaston Gravel.

Avec votre permission, on pourrait se recueillir quelques instants à la mémoire de Gaston Gravel.

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HOMMAGE à l’ÉCONOMISTE ANDRÉ RAYNAULD

Lundi, le 18 avril 2011
Le décès de l'économiste André Raynauld: Une grande perte pour le monde universitaire
par Rodrigue Tremblay, professeur émérite de sciences économiques, Université de Montréal, ancien ministre

Le professeur André Raynauld est décédé le 11 avril.

André Raynauld (1927-2011) fut un pionnier dans le développement des sciences économiques au Québec au vingtième siècle. Il commença sa carrière à l'Université de Montréal en 1954 et entreprit de mettre sur pied le département de sciences économiques, qui fut officiellement créé en 1958. Aujourd'hui, ce département est reconnu comme un des meilleurs au Canada et rayonne à travers le monde.

En ce faisant, André Raynauld poursuivait le travail de trois autres pionniers de l'enseignement économique au Québec, soit Édouard Montpetit (1881-1954) dans les années '20, de même qu'Esdras Minville (1896-1975) et François-Albert Angers (1909-2003) plus tard, lesquels, à leur façon, avaient lancé l'étude systématique de l'économie, tant à l'Université de Montréal qu'à l'École des Hautes Études Commerciales.

On doit à André Raynauld, cependant, de même qu'à un belge d'origine, Roger Dehem, d'avoir joué un rôle central dans l'introduction de l'étude scientifique formelle et universelle des phénomènes économiques à l'Université de Montréal, en parallèle avec le développement des sciences économiques qui se faisait alors à l'Université Laval à Québec, sous l'égide de Maurice Lamontagne (1917-1983) et d'Albert Faucher (1915-1992), et plus tard de Tadek Matuszewski (1925-1989) et de nombreux autres intervenants.

André Raynauld fut à la fois un économiste chevronné, un administrateur hors pair, un intellectuel engagé et un homme d'action. Il sut faire une synthèse entre la recherche et l'enseignement, d'une part, et l'entrepreneurship, l'administration et le développement des idées, d'autre part. Son ouvrage le plus marquant fut sans doute son livre sur l'économie du Québec, “Croissance et Structure Économiques de la Province de Québec”, publié en 1961. Ce livre faisait une rétrospective de l'économie québécoise de 1870 à 1957, et évaluait les avantages comparés des industries québécoises. Ses publications sur les “Institutions économiques canadiennes” (1964) et sur “la Propriété des entreprises au Québec” (1974) font encore autorité aujourd'hui. Auteur de nombreux articles parus dans des revues spécialisées, André Raynauld fut aussi codirecteur de la Revue canadienne d'économie et de science politique (1965 à 1967) et de la Revue canadienne d'économique (1968 à 1970).

Créateur, bâtisseur et novateur, il fut non seulement le premier directeur du département de sciences économiques à l'Université de Montréal, mais il fut aussi le fondateur du Centre de recherche en développement économique (CRDE) à la même institution, et dont il devient le premier directeur en 1970.

Très près de la réalité économique, André Raynauld assuma de nombreuses et prestigieuses responsabilités tant au plan national qu'international. C'est ainsi qu'il fut tour à tour conseiller auprès de la Commission royale d'enquête sur la fiscalité (1962 et 1963), du Bureau d'aménagement de l'est du Québec (1964 à 1966), de la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (1964 à 1968), du ministère des Finances du gouvernement fédéral (1965 à 1967), de la Commission des prix et des revenus (1970), en plus de poursuivre des travaux de recherche au Centre de développement de l'OCDE à Paris. Rares sont les économistes qui peuvent compter à leurs actifs une telle expérience polyvalente des milieux académiques et économiques. De plus, de 1971 à 1976, André Raynauld assuma la présidence du prestigieux Conseil économique du Canada d'où il put poursuivre ses recherches, entre autres sur les conséquences du libre-échange pour le Canada.

Invité par le Premier ministre Robert Bourassa, il fut élu député de la circonscription d'Outremont en 1976 et servit en tant que critique économique de l'Opposition à l'Assemblée nationale jusqu'à son retour à l'Université de Montréal en 1980. L'Université de Montréal lui conféra le statut de professeur émérite en 1993. André Raynauld était Officier de l'Ordre du Canada et membre de la Société royale du Canada.

Avec le décès d'André Raynauld, c'est donc tout un pan de l'histoire du développement des connaissances économiques au Québec qui vient à terme.

Il convient de rendre à André Raynauld un vibrant hommage et de saluer sa grande contribution à l'avancement du Québec et du Canada.
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